Entreprise libérée : quels effets sur les conditions de travail ?

La notion d’entreprise libérée connait aujourd’hui un fort engouement tant dans la littérature que - semble-t-il - dans les entreprises. Au cœur de cette approche, un leader qui « libère » son entreprise et octroie à ses salariés une grande liberté dans la définition de l’organisation du travail. L’élaboration stratégique reste toutefois l’apanage du dirigeant. Il appartient ensuite aux salariés, une fois la stratégie comprise, de la rendre opérationnelle.

Le sujet n’est pas sans susciter d’important débat. A l’enthousiasme qui a suivi la publication d’un ouvrage et de reportages sur le sujet ont succédé ces derniers temps des critiques parfois radicales. Ainsi, mettre les personnes en situation de s’auto-organiser peut aboutir au sur-investissement, avec pour corolaire la question de la régulation de la charge de travail. Par ailleurs, il ne suffit pas de prôner une certaine égalité formelle pour qu’elle se réalise : quels espaces de régulation mettre en place pour que chacun puisse s’exprimer sur les enjeux propres à son activité.

Ce modèle peut-il donc être une source d’inspiration pour améliorer les situations de travail ? Et si oui, à quelles conditions ? Afin de contribuer au débat en cours, l’Anact a réalisé à partir de plusieurs terrains un premier travail d’évaluation des risques et opportunités de « l’entreprise libérée » en matière de conditions de travail.